Chaque fois que vous utilisez un filtre à café, vous assistez à un phénomène physique appelé « lixiviation ».
Lixiviation est un mot bien scientifique pour désigner un procédé relativement simple : le processus par lequel un solvant traverse une matière et entraîne avec lui des particules solubles croisées en chemin. On appelle lixiviat la solution résultante. Un bon café filtre fraîchement préparé en offre un exemple.
Chez nous, le terme lixiviat fait référence au liquide obtenu après le passage de la pluie ou de l’eau de la fonte des neiges à travers des déchets. Heureusement, le Complexe Enviro Connexions (CEC) à Terrebonne est un lieu privilégié, car le fond des cellules d’enfouissement est naturellement garni de dix mètres d’argile. L’argile est un matériau reconnu pour son exceptionnelle étanchéité, et le lixiviat se retrouve donc confiné. Un autre phénomène physique conduit à la création d’une trappe hydraulique sous les cellules. Dans les faits, l’eau naturellement salée de la nappe souterraine se déplace entre autres vers le haut, donc en direction des cellules, et non l’inverse, à cause de la forte pression positive exercée par l’eau souterraine présente sous l’argile. Toutefois, la quantité d’eau qui se déplace ainsi est extrêmement négligeable, étant donné la très faible perméabilité de l’argile. Le phénomène de trappe hydraulique, combiné à la présence d’une épaisse couche d’argile protectrice, confère donc une très grande capacité d’isolement des déchets et du lixiviat.
Emprisonné dans son étau d’argile, le lixiviat percole tranquillement jusqu’aux drains disposés au fond des cellules. Ce système de collecte permet d’acheminer les liquides vers trois étangs de traitement pour une opération de « grand nettoyage ». Dans le premier étang, le liquide subit un prétraitement par décantation. Les grosses molécules se dégradent en molécules plus simples, plus faciles à traiter. Les deux autres bassins contiennent chacun six appareils d’oxygénation de l’eau par apport d’air. L’oxygène fourni par ces puissants aérateurs favorise la multiplication de microorganismes bénéfiques qui ont besoin de ce gaz pour vivre et accomplir leur précieux travail de nettoyage du lixiviat.
Chaque goutte de lixiviat met en moyenne plus de trois mois pour compléter son périple à travers les étangs. On appelle ce délai « temps de séjour ». C’est finalement à l’usine d’épuration des eaux usées de la Régie d’assainissement des eaux Terrebonne-Mascouche que le voyage se termine pour un traitement d’appoint. Une station de pompage — dont CEC assume les coûts d’opération et d’entretien — achemine les eaux traitées du site vers l’usine d’épuration. De plus, CEC paie sa quote-part des coûts annuels d’opération et d’entretien de l’usine d’épuration.
Par souci environnemental, CEC a mandaté la firme Enviro Data pour prélever chaque mois des échantillons à la sortie du troisième étang de traitement. Au moment de quitter le site, l’eau est toujours conforme au certificat d’autorisation émis par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et satisfait toutes les normes de rejet établies par la Ville de Terrebonne. Chez CEC, nous sommes fiers de toutes ces initiatives que nous mettons en place pour préserver notre milieu de vie.